Une promesse pour préserver la nature
La Maison de la Maille a rencontré l'artiste américaine Rachel Marks à l'occasion de la présentation de son oeuvre « Esohpromatém » créée pour le sommet d'action écologique "Change Now" au Grand Palais à Paris.
Dès sa création en janvier 2020, Change Now est devenu le plus grand rassemblement mondial d’initiatives écologiques. Son but : présenter et accompagner les acteurs du changement et être un catalyseur de l’impact positif que nous pouvons tous avoir sur la planète.
Cet évènement s’est tenu au Grand Palais, en plein centre de Paris, du 30 Janvier au 1 Février 2020. En 3 jours, plus de 1 000 solutions écologiques et innovantes ont été présentées à 500 investisseurs de plus de 120 nationalités différentes.
Chargée de retranscrire cette dynamique à travers une œuvre originale, l’artiste Américaine Rachel Marks a été sollicitée par les organisateurs de l’évènement pour créer une installation artistique invitant les visiteurs à penser au futur de notre planète et à leur rôle dans ce futur.
Le nom de son œuvre résume sa philosophie : « Esohpromatém », ou « Métamorphose » écrit à l’envers. Il décrit un regard vers l’avenir ainsi qu’un possible retour à la nature.
Rachel Marks a commencé son parcours d’artiste aux États-Unis avec une formation en danse classique et ballet, dont la pratique continue à stimuler son inspiration artistique. Après des études d’art l’ayant poussée à découvrir de nouvelles cultures, de l’Amérique Latine à l’Europe, elle s'installe à Paris en 2015.
Bien qu’attirée par la ville lumière, source quotidienne d’inspiration, c’est son amour pour la nature qui se manifeste dans les deux sujets principaux de ses œuvres : les arbres et les papillons.
Au cours de ses recherches préparatoire pour l’œuvre présentée à Change Now, Rachel Marks fut particulièrement marquée par une des conséquences de l’accident nucléaire de Fukushima en 2011 : lueur d’espoir au milieu des dramatiques impacts humains et environnementaux, un grand nombre de tournesols ont été plantés sur le site après la catastrophe. Symbole du précieux trésor qu’est la nature, ces grandes et belles plantes ont la capacité extraordinaire d’absorber la radioactivité du sol.
Bien que suffisamment fortes pour survivre et prospérer dans ces sols fortement pollués, elles sont néanmoins affectées par cette radioactivité omniprésente : cette dernière transforme les tournesols en plantes étranges paraissant sortir de l’imagination torturée d’un auteur farfelu.
Répondant à l’initiative de Change Now, l'artiste a décidé de créer une œuvre inspirée de cette particularité. Une œuvre ayant pour vocation de marquer les esprits et faire réfléchir.
Des semaines avant l’évènement, jour après jour, du matin au soir, Rachel Marks s’est attaquée à découper minutieusement les pages d’une véritable montagne de livres destinés à la déchèterie, pour leur donner une seconde vie. Ces livres abandonnés allaient renaître sous la forme d’un arbre majestueux et d’une forêt de tournesols inspirés de ceux de Fukushima.
Ils allaient aussi connaître une nouvelle histoire. Rachel se souvient de deux des pages qu’elle collait l’une à côté de l’autre pour former l’écorce de l’arbre : une de ces pages provenait d’un livre de prières juives, l’autre d’un livre de prières chrétiennes. « Avec l’art, il est possible de faire tomber de nombreuses barrières culturelles et sociales. Je mélange volontairement les pages de livres différents, de partout dans le monde, pour recréer un idéal de beauté et d’harmonie. »
L’arbre est immense, à la hauteur des changements nécessaires pour préserver notre planète.
Cinq mètres de hauteur et un mètre soixante de large, entièrement recréé à partir de livres abandonnés. L’allégorie du recyclage, de la métamorphose et de la renaissance.
Le tronc s’élevant fièrement au milieu du Grand Palais est entouré d’un nuage de lambeaux de papiers reproduisant le niveau de radioactivité retrouvé dans l’océan après la catastrophe.
Autour de ce nuage, trente magnifiques tournesols de papier représentent les trente années qui, selon les experts, seront nécessaires pour décontaminer la nature dans les environs de Fukushima.
Les cernes de croissance de l’arbre, visibles aux sections de l’œuvre, représentent à eux seuls des heures de travail. Ils ont aussi une signification propre. Ils sont composés de douze anneaux de papiers colorés. Douze, comme les douze années qu’il nous reste avant que la Terre ne soit irrévocablement endommagée par les actions de l’Homme, d’après les déclarations des Nations Unies lors des Accords de Paris 2018.
Au centre de l’œuvre, une alcôve permet au visiteur de se retrouver à l’intérieur de l’arbre. L’artiste a prévu la place pour accueillir une personne et une petite table, avec un bloc de papier et un stylo. Tous les visiteurs sont invités à y entrer pour écrire une promesse à la nature.
Une promesse que ces visiteurs s’engagent à tenir, en commençant par respecter un rituel imaginé par l'artiste : la feuille sur laquelle est écrite la promesse est transformée en origami par son auteur, guidé par les conseils de Rachel Marks. Il doit ensuite souffler dans l’origami, à la fois pour lui donner sa forme et pour y déposer son ADN. Ces promesses sont fixées à l’arbre, en croissance constante telles des feuilles poussant au printemps.
« Ces origamis sont très spéciaux, car non-seulement renferment-ils des engagements personnels, mais elles abritent aussi l’ADN de ceux qui les ont écrits, créant un lien plus fort avec leurs promesses.
Ces promesses doivent donner lieu à une métamorphose vers une nouvelle mentalité. C’est cette nouvelle mentalité qui pourra donner naissance à une nouvelle réalité plus respectueuse de la planète, du recyclage de ses déchets au choix de marques responsables. »
- Rachel Marks
Découvrez le travail de l’artiste Rachel Marks sur son site : rachel-marks.com
Sommet Change Now: changenow-summit.com
Rachel porte une écharpe La Maison de la Maille en laine mérinos.
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